Retraite : voici le montant parfait de la pension pour une personne vivant seule

Découvrez combien il faut réellement pour bien vivre sa retraite en solo selon l’Insee et l’IRES, entre coût de la vie, inflation et perte de pouvoir d’achat.

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De plus en plus de personnes âgées choisissent ou se retrouvent à vivre seules pendant leur retraite. Selon une étude publiée par l’Insee en février 2025, près d’un tiers des Français âgés de 65 ans ou plus vivaient seuls en 2021. Cette tendance s’accentue avec l’âge : à partir de 85 ans, près de 45 % des aînés vivent isolés, contre 39 % en 1990.

Cette évolution s’explique notamment par l’allongement de l’espérance de vie sans incapacité. De nombreux seniors conservent leur autonomie plus longtemps et repoussent ainsi leur entrée en établissement spécialisé. L’Insee observe d’ailleurs que la proportion de personnes en maison de retraite avant 85 ans a diminué, passant de 15,7 % en 1990 à seulement 10,4 % en 2021.
Reste alors une question essentielle : quel revenu faut-il pour bien vivre sa retraite lorsqu’on est seul ?

Un budget serré pour beaucoup de retraités seuls

Pour renforcer l’autonomie des aînés, de nombreuses initiatives se développent en France. En 2024, la Mutualité Française a mis en place près de 3 000 actions de prévention dans tout le pays. En partenariat avec la Croix-Rouge et l’Hospitalité Saint-Thomas de Villeneuve, elle a également testé le Dispositif Renforcé d’Accompagnement à Domicile (DRAD), offrant aux bénéficiaires des services similaires à ceux d’un EHPAD, mais directement à leur domicile.

Cependant, rester chez soi dépend fortement des ressources disponibles. D’après le ministère des Affaires sociales, la pension moyenne atteignait 1 531 € par mois en 2021, un chiffre qui dissimule d’importantes disparités. Nombre de retraités seuls doivent se contenter de moins de 917 €, soit une « petite retraite ». Sans aides comme le minimum vieillesse, les allocations logement ou certaines exonérations, beaucoup vivraient sous le seuil de pauvreté, fixé à 1 102 € mensuels.

Ces écarts s’expliquent souvent par des parcours professionnels fragmentés : carrières interrompues pour raisons familiales, emplois précaires ou à temps partiel. Les femmes, plus nombreuses dans cette situation, restent particulièrement exposées à ces inégalités. La vie en solo accentue encore les difficultés, faute de second revenu pour équilibrer le budget.

Dans un contexte économique tendu, l’inflation pèse sur le pouvoir d’achat. Les hausses des prix de l’énergie, de l’alimentation et des soins contraignent beaucoup de retraités isolés à réduire certaines dépenses. Pour y répondre, le gouvernement a prévu une revalorisation des pensions en janvier 2025. Comme l’a annoncé Laurent Wauquiez sur TF1, cette hausse correspondra à la moitié du taux d’inflation, avec une révision supplémentaire six mois plus tard pour les retraites modestes.
Une mesure encourageante, certes, mais qui laisse en suspens la grande question : de combien faut-il disposer pour vivre seul sans se priver ?

Le montant idéal d’une retraite pour les personnes seules selon l’IRES

Afin d’apporter un éclairage sur cette problématique, l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES) a publié en 2022 une étude sur le revenu nécessaire pour « vivre décemment » à la retraite. L’objectif était d’évaluer le montant permettant non seulement de couvrir les besoins essentiels — alimentation, santé, logement, transport — mais aussi de maintenir une vie sociale et un bon niveau de confort.

Selon cette étude, une personne retraitée vivant seule aurait besoin d’environ 1 634 € par mois pour vivre correctement, à condition d’être propriétaire de son logement. En revanche, si un loyer doit être payé, le budget nécessaire augmente considérablement.

Ce montant diffère sensiblement de la perception du grand public. Les sondages montrent que les Français estiment qu’il faut environ 2 600 € par mois pour profiter sereinement de la retraite en solo. Pour certains, cette somme suffit à couvrir les dépenses essentielles ; pour d’autres, elle inclut également les loisirs, les voyages et le soutien aux proches.

En définitive, bien vivre seul à la retraite reste un défi économique et social. Si les seniors bénéficient d’une meilleure autonomie qu’autrefois, la question du revenu suffisant demeure au cœur des débats sur la dignité et le bien-être des aînés.

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