Retraite : 134€ ponctionnés sur les pensions en 2026 pour 17 millions de Français ? Une nouvelle mesure en préparation

Ce gel en 2026 pèse sur les budgets et relance le débat sur l’équité intergénérationnelle

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Une mesure budgétaire se précise et pourrait peser directement sur le montant des pensions. Le principe paraît simple, l’effet l’est moins pour des foyers déjà sous tension. Si les montants restent figés l’an prochain, l’indexation habituelle disparaît, donc le pouvoir d’achat recule. Reste à comprendre ce que recouvre ce gel, pourquoi il arrive, et qui en supportera le poids. Les chiffres éclairent l’enjeu.

Année blanche et gel des pensions en 2026

L’exécutif évoque une “année blanche” : aucune revalorisation automatique en 2026. Les montants resteraient identiques à ceux de 2025, y compris pour les retraites de base. Autrement dit, les pensions ne suivraient pas la hausse des prix. Le signal est fort, car l’indexation sert justement de filet pour préserver un revenu réel face à l’inflation.

Le contexte budgétaire est serré. En 2024, le déficit public a atteint 5,8 % du PIB, soit 169 milliards d’euros, tandis que la dette dépasse 3 300 milliards fin premier trimestre 2025. Le gouvernement vise plus de 44 milliards d’économies. Le gel des retraites de base contribuerait pour environ 4 milliards, ce qui représente un levier rapide, mais socialement sensible.

Chaque année, la caisse nationale applique une indexation liée aux prix. Le gel retire ce mécanisme. Le revenu nominal reste stable, alors que les dépenses courantes progressent. Cette perte d’indexation crée un décalage cumulé. Elle se voit peu mois par mois, pourtant elle réduit, au fil des factures, la marge des ménages âgés, déjà très attentive à l’euro près.

Barèmes inchangés et impôt, un effet sur les pensions

L’année blanche ne se limite pas aux prestations. Les barèmes de l’impôt sur le revenu et de la CSG resteraient au niveau de 2025. Quand les seuils ne bougent pas, l’inflation pousse mécaniquement des foyers vers l’imposition. D’autres glissent d’une tranche à la suivante, donc paient plus, sans hausse réelle de salaire ou de retraite.

Côté emploi public, pas d’exception non plus. Aucune revalorisation générale ni catégorielle n’est prévue. Les salaires des fonctionnaires seraient gelés. L’exécutif insiste sur une règle simple : ne pas dépenser plus en 2026 qu’en 2025. Le message se veut collectif. Chacun participe, selon ses moyens, à l’effort de redressement budgétaire demandé.

Dans les faits, l’effet s’additionne. Les revenus figés rencontrent des prix encore dynamiques, tandis que la fiscalité grimpe par glissement. Pour les retraités, le gel des pensions agit comme une baisse de revenu réel. Le risque porte sur le quotidien : loyer, énergie, santé, alimentation. La pression s’installe, surtout pour les budgets les plus serrés.

Montants concrets, pouvoir d’achat et gagnants ou perdants

Les montants parlent. La retraite de base moyenne tourne autour de 814 € par mois. Avec une inflation supposée de 1,4 % au 1ᵉʳ janvier 2026, l’indexation aurait ajouté 11,40 € mensuels, soit 134,40 € sur l’année. Sans ce coup de pouce, les pensions perdent ce rattrapage. Ce n’est pas anodin quand chaque ticket de caisse compte.

Jusqu’à 17 millions de personnes pourraient se sentir concernées, car l’indexation irrigue tout le système de base. L’État économise vite, cependant l’effort se concentre sur des ménages à revenu stable. Pour limiter la casse, un ciblage fin aiderait, surtout pour les plus modestes. Des seuils de protection peuvent amortir le choc sur les petites retraites.

Reste la question d’équité. Le gel touche aussi d’autres prestations sociales. Les seuils fiscaux figés amplifient l’effet sur des foyers proches des limites. La mesure se veut temporaire. Elle gagnera en acceptabilité avec des garde-fous clairs, un calendrier net et une évaluation publique de ses effets, afin d’ajuster sans laisser durablement les plus fragiles de côté.

Ce gel annoncé interroge la justice et la trajectoire budgétaire

Le gel envisagé protège la dépense publique, mais il entame le revenu réel des ménages, en particulier quand les pensions ne suivent plus les prix. Les chiffres d’économie existent, pourtant la soutenabilité sociale compte autant. Une visibilité précise, des protections ciblées et une sortie programmée peuvent réduire la casse, tout en tenant l’objectif d’économies affiché.

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