Les vacances de la Toussaint raccourcies ? Pourquoi l’idée progresse

Un calendrier scolaire en pleine mutation qui interroge sur l’avenir des rythmes et des apprentissages

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La question divise enseignants, parents et responsables politiques: faut-il repenser les vacances de la Toussaint? Derrière ce débat se cache une réflexion plus large sur l’équilibre entre temps scolaire et repos. La France, souvent critiquée pour la longueur de ses congés, voit émerger l’idée d’un ajustement. Entre rythmes d’apprentissage et attentes familiales, le sujet progresse et s’impose comme un enjeu majeur.

Ce que disent les chiffres sur les vacances de la Toussaint et le reste de l’année

Selon l’OCDE, la France compte quatre périodes de deux semaines: Toussaint, Noël, hiver et printemps. Ces huit semaines s’ajoutent aux huit semaines d’été. Le rapport sur l’état de l’éducation dans le monde, publié mardi 9 septembre, relance le débat sur les vacances de la Toussaint et leur durée.

Comme l’explique, linternaute.com, parmi les 38 pays membres, un tiers affiche aussi quatre périodes de congés. La France se distingue toutefois: ces pauses ont la même longueur et reviennent souvent. Hors été, la moyenne de l’OCDE est de cinq semaines de repos, contre huit pour la France. Pour l’été, la moyenne atteint 8,7 semaines, proche du cas français.

Autre singularité notée: l’organisation du temps de classe sur quatre jours dans de nombreuses écoles, et non cinq. Les journées s’allongent, la concentration baisse en fin d’après-midi. Ces choix pèsent sur le rythme scolaire et nourrissent la réflexion autour du calendrier le plus adapté.

Pourquoi adapter les vacances de la Toussaint sans toucher à l’été

L’analyste Eric Charbonnier invite à ne pas toucher à l’été. Il suggère de raccourcir plutôt les pauses intermédiaires, dont la Toussaint, février ou Pâques, afin de limiter les écarts entre élèves favorisés et défavorisés. Des pauses plus courtes offriraient des périodes d’apprentissage jugées plus propices à la concentration.

Les chiffres pèsent dans la balance. À l’école élémentaire, les élèves suivent 864 heures par an, contre 804 en moyenne OCDE. Au collège, c’est 973 contre 909. Avec des journées denses, les rythmes s’étirent et l’attention devient plus fragile. Réduire certaines pauses, dont les vacances de la Toussaint, pourrait lisser l’effort et alléger les fins de journée.

L’objectif avancé reste simple: mieux répartir les temps d’apprentissage sur l’année, sans sacrifier l’été. Un calendrier resserré sur ces périodes intermédiaires épargnerait les élèves les plus fragiles, soutiendrait l’attention, et clarifierait l’organisation pour les familles, les enseignants et les collectivités locales.

Positions contrastées: école, familles, syndicats et calendrier national

Le débat politique et social s’active. La ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne, regrette des coupures longues qui fragilisent les élèves les plus vulnérables. Une convention citoyenne planche sur les « temps de l’enfant », avec un rapport attendu pour la fin novembre et des pistes sur l’étalement des congés.

Le 10 septembre, sur BFMTV, la secrétaire générale du SNUIPP-FSU, Aurélie Gagnier, a contesté ces orientations. Selon elle, les enfants ont besoin de régularité. Elle défend un rythme clair: sept semaines d’école puis deux semaines de repos, afin que chacun récupère et mène des activités laissées de côté en période de classe.

Derrière ces positions, le même enjeu: concilier réussite et bien-être. Toute évolution devra tenir compte de la diversité des territoires, des familles et des besoins pédagogiques, sans décisions hâtives sur les vacances de la Toussaint ou sur d’autres pauses clés du calendrier scolaire.

Ce que changerait un calendrier plus régulier pour chaque élève

Entre comparaisons internationales, contraintes familiales et rythmes de classe, l’équilibre reste à trouver. Un ajustement ciblé des pauses scolaires et de leur longueur pourrait soutenir l’attention sans casser les repères des familles. La discussion avance; les choix se préciseront avec le rapport attendu. Les vacances de la Toussaint servent déjà de test grandeur nature pour penser un rythme plus juste.

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