Pour beaucoup d’actifs, la retraite n’est pas synonyme de tranquillité. Selon une enquête de la CFDT publiée en décembre dernier, près de 70 % des Français éprouvent de l’angoisse lorsqu’ils pensent à cette étape de leur vie, et deux tiers redoutent de basculer dans la pauvreté. La principale source de ces inquiétudes reste la peur de manquer d’argent et les problèmes de santé liés à l’âge.
Parmi les actifs interrogés, 23 % estiment qu’ils ne pourront pas couvrir leurs dépenses quotidiennes une fois à la retraite, tandis que 38 % pensent qu’ils y arriveront tout juste.
Ces craintes influencent directement la gestion financière des ménages. Le baromètre de l’épargne Ipsos, publié en février, montre que deux Français sur cinq veulent épargner davantage en 2025. Déjà, près de 11 millions de personnes ont souscrit un plan d’épargne retraite (PER), d’après le ministère de l’Économie. Pour les autres, l’espoir repose sur les mécanismes de solidarité nationale afin d’assurer leurs vieux jours.
Plus de 1 600 euros de retraite sans jamais avoir travaillé
En France, il est possible de percevoir une forme de « retraite » sans avoir exercé d’activité professionnelle, grâce à des dispositifs de solidarité. Le montant peut atteindre 1 605 euros par mois dans certaines situations. Ces aides s’adressent aux seniors sans carrière, mais qui remplissent des conditions précises.
Le dispositif le plus connu est l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa). Il garantit un minimum de ressources aux plus de 65 ans (ou 62 ans en cas d’inaptitude). En 2025, l’Aspa s’élève à 1 034,28 euros par mois pour une personne seule et à 1 605,73 euros pour un couple.
Pour en bénéficier, il faut :
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Résider en France au moins 9 mois par an,
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Ne pas dépasser un plafond de ressources (12 411,44 € annuels pour une personne seule et 19 268,80 € pour un couple),
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Avoir demandé toutes les pensions disponibles, y compris celles venant de l’étranger ou par réversion.
Des trimestres de retraite sans emploi
Outre l’Aspa, certains dispositifs permettent de valider des trimestres de retraite sans cotiser directement. Ce sont les trimestres assimilés, attribués pour des périodes particulières comme le chômage, la maladie, le congé maternité ou encore le service militaire. Ils permettent de conserver des droits à la pension même sans emploi stable.
Un autre mécanisme, souvent méconnu, est l’Assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF), financée par la CAF. Elle prend en charge les cotisations retraite des personnes ayant consacré plusieurs années à l’éducation de leurs enfants ou à l’aide d’un proche dépendant. Grâce à ce dispositif, ces années « hors emploi » comptent dans le calcul de la retraite.
Enfin, les personnes en situation de handicap bénéficient aussi de règles spécifiques pour sécuriser leur retraite. Ces mesures visent à garantir un minimum de revenus aux plus fragiles, même en l’absence de carrière professionnelle classique.
La retraite reste une source de préoccupation majeure pour les Français, souvent marquée par la crainte de perdre en niveau de vie. Mais la solidarité nationale offre des solutions, comme l’Aspa, les trimestres assimilés ou encore l’AVPF, qui permettent de maintenir une sécurité financière, même sans avoir travaillé toute une vie. Comprendre ces mécanismes est essentiel pour préparer l’avenir avec plus de sérénité.