Fin de l’abattement fiscal : l’État veut économiser aux dépens des retraités, voici les chiffres visés par Bayrou

Réforme des pensions et impôt sur le revenu, qui paie plus et qui gagne vraiment avec le forfait

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Une page charnière s’ouvre pour les pensions : la fin annoncée de l’abattement fiscal fait basculer le calcul de l’impôt vers un forfait fixe. Le signal politique est clair, et la cible est assumée. Les retraités les plus aisés contribueraient davantage, tandis que les petites pensions gagneraient un peu d’air. Le débat s’enflamme, car les montants en jeu touchent au pouvoir d’achat.

Ce que changerait l’abattement fiscal transformé en forfait annuel

D’après nextplz.fr, le Premier ministre a relancé le « fameux 10 % pour frais professionnels », appliqué aux pensions dans l’impôt sur le revenu, et souhaite le remplacer par un forfait annuel par retraité. L’abattement fiscal actuel réduit mécaniquement la base imposable. Avec un forfait, l’avantage ne suivrait plus la pension. Le principe paraît simple, la réalité budgétaire l’est moins.

Aujourd’hui, le mécanisme est universel : 10 % de déduction sur les pensions déclarées. Cette minoration s’applique avant le barème, ce qui allège l’impôt et stabilise le revenu net. Beaucoup de ménages comptent dessus pour fermer leur budget. En changeant de logique, l’État détache l’avantage de la pension, ce qui modifie l’équilibre entre équité et simplicité.

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a défendu la bascule au Sénat. Elle juge le système anti-progressif, car la déduction grandit avec la pension. Sa ligne : davantage de solidarité des retraités aisés envers les plus modestes. Le signal politique s’aligne avec l’objectif d’économies publiques et un ciblage social plus net.

Qui gagne, qui perd avec l’abattement fiscal remplacé

L’Institut des politiques publiques estime l’impact à 1,4 million de contribuables, soit environ un retraité sur douze. Les perdants seraient plus nombreux que les gagnants, selon une analyse relayée par Pleine Vie. Le transfert se concentre sur le haut de l’échelle, car la déduction proportionnelle disparaît au profit d’un montant fixe identique pour tous.

Moins de 1 % des retraités, environ 100 000 personnes, bénéficieraient réellement du nouveau forfait. Le profil gagnant : pensions modestes, pour lesquelles une déduction fixe de 2 000 euros dépasse la réduction de 10 %. Pour ces foyers, l’avantage net augmenterait. Le ciblage social devient lisible, même si la mesure reste limitée en volume.

À l’inverse, les pensions élevées paieront davantage. Le raisonnement est mécanique : une déduction fixe pèse moins qu’une déduction proportionnelle. L’analyse précitée conclut que « les premiers seront davantage mis à contribution ». Le curseur se déplace donc vers la progressivité. L’État encaisse, tandis que les foyers supérieurs ajustent leur budget.

Exemples chiffrés, seuils, impact réel sur l’impôt

Avec une pension annuelle de 40 000 euros, la déduction actuelle atteint 4 000 euros. Demain, le forfait baisserait la déduction à 2 000 euros. Le revenu imposable grimperait d’autant. L’architecture du barème ferait le reste, avec une hausse d’impôt attendue, car la base taxable augmente.

Autre cas : 43 000 euros de pensions. Aujourd’hui, l’impôt frappe 38 700 euros. Avec le forfait, la base passerait à 41 000 euros. L’impôt atteindrait 2 732 euros, soit 345 euros de plus que dans le système actuel. La différence se voit immédiatement sur le net à payer. Elle pèse sur le budget courant.

Le seuil d’imposition évolue aussi. Sans impôt si le revenu imposable reste sous 17 436 euros aujourd’hui. Demain, ce seuil irait à 19 500 euros. Certains foyers modestes resteront donc en dehors de l’impôt. L’information compte pour anticiper. Un suivi précis des revenus et des charges permettra d’ajuster ses décisions au bon moment.

Ce que les retraités doivent surveiller avant le prochain budget

Le débat est ouvert, mais les chiffres déjà cités montrent l’axe de la réforme. Les pensions hautes supporteraient l’essentiel du redressement, tandis que les petites pensions gagneraient via un forfait davantage protecteur. Pour se préparer, chacun doit simuler sa situation et mesurer l’effet d’un abattement fiscal fixe sur sa base taxable et son impôt dû.

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