Berlin serait sur le point d’acheter 15 avions américains supplémentaires. Une décision prise dans la plus grande discrétion qui pourrait bouleverser les équilibres européens. Sans annonce officielle, cette rumeur alimente les doutes sur l’avenir de l’industrie de défense du continent. Chaque geste compte et accentue les tensions. D’ici fin juillet, Paris et Berlin devront clarifier leurs positions pour éviter une rupture stratégique.
Une offre discrète bouleverse les plans de défense allemands
D’après des sources proches du dossier, l’Allemagne envisagerait l’acquisition de 15 F-35 supplémentaires. Cette commande viendrait s’ajouter aux 35 avions déjà achetés en 2022, selon parismatch.com. La flotte atteindrait ainsi 50 appareils, preuve de la volonté de Berlin de renforcer rapidement ses capacités opérationnelles face à des besoins pressants et concrets.
Ce projet arrive alors que le programme franco-allemand Système de combat aérien du futur (SCAF) peine à avancer. Les divergences industrielles freinent la coopération, notamment à cause des exigences de Dassault Aviation sur la gouvernance. Berlin remet en cause l’équilibre du consortium et explore donc des solutions alternatives.
Le 11 juillet, le ministère allemand de la Défense a toutefois démenti toute nouvelle commande, réaffirmant que seuls 35 F-35 étaient prévus. Mais ce silence officiel entretient les spéculations dans les capitales européennes, où l’on redoute des fractures stratégiques.
Les négociations d’avions américains suscitent des doutes européens
Ces discussions confidentielles tendent les relations avec Paris et Madrid. Les désaccords au sein du SCAF s’intensifient : Dassault Aviation souhaite garder 80 % du contrôle sur les éléments essentiels du projet, une position qui creuse le fossé entre la France et l’Allemagne.
Pour répondre rapidement à ses besoins militaires, Berlin se tourne vers le F-35. Lockheed Martin assure une mise en service dès 2027, bien avant les démonstrations prévues du SCAF. Cette différence de calendrier met en évidence la dépendance assumée de l’Allemagne vis-à-vis des États-Unis.
Le 9 juillet, Friedrich Merz a reconnu publiquement l’absence de consensus au sein du consortium et promis d’éclaircir ce dossier stratégique dans les prochains mois. Il doit rencontrer Emmanuel Macron fin juillet à Berlin, tandis que le ministre de la Défense Boris Pistorius poursuivra les échanges avec Washington.
Un nouveau défi pour les avions américains et européens
Ironie du calendrier, Friedrich Merz se présente régulièrement comme partisan d’une Europe plus indépendante militairement. En juin, il critiquait encore la dépendance au parapluie américain. Mais la réalité de ces discussions secrètes révèle un paradoxe entre discours et pratique.
Dans le même temps, la Belgique et la Suisse ont confirmé leur choix en faveur du F-35, malgré son coût élevé. Ces décisions traduisent une tendance européenne à s’appuyer toujours davantage sur l’aviation américaine, renforçant l’influence de Washington sur la défense du continent.
À court terme, le choix allemand répond à une urgence opérationnelle claire. Mais à long terme, il fragilise les ambitions du SCAF et de l’autonomie technologique européenne. Le fossé entre efficacité immédiate et souveraineté industrielle reste béant.
Des choix cruciaux marquent l’avenir européen de la défense
Face aux blocages du SCAF, l’Allemagne explore d’autres options pour préserver sa capacité aérienne. L’achat possible de nouveaux F-35 illustre le dilemme : répondre vite aux besoins de défense ou miser sur la coopération européenne.
Les négociations actuelles reflètent cette tension entre pragmatisme national et construction d’un projet commun. Alors que Paris et Berlin doivent se rencontrer d’ici fin juillet, l’issue de ce bras de fer déterminera l’avenir du programme européen et, plus largement, l’équilibre stratégique du continent.