Adrien, entrepreneur en Chine : « je reviens en Europe 15 jours et je sombre. Mes amis ont les mêmes conversations qu’il y a 20 ans »

L’entrepreneur expatrié en Chine dénonce le fossé entre dynamisme économique asiatique et immobilisme européen persistant

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Un café pris en terrasse à Barcelone tourne au cauchemar pour Adrien. En quinze jours, cet entrepreneur installé en Chine depuis dix ans mesure l’immobilisme européen avec une acuité douloureuse. Ses amis ressassent les mêmes sujets, les mêmes peurs, comme si le temps s’était figé. Pourtant, Shanghai pulse au rythme d’une économie qui croît à 5 %, transformant chaque défi en opportunité.

L’entrepreneur face au choc des mentalités

Comme l’explique linternaute.com, Adrien décrit un quotidien européen marqué par des lenteurs administratives et un service client défaillant. En Chine, les paiements mobiles, les transports hyper-connectés et l’efficacité des services bancaires créent un rythme effréné. Ici, chaque démarche semble bloquée par des règles obsolètes, alors qu’à Pékin, une application règle tout en quelques clics.

Ce contraste s’accentue dans les conversations. Ses proches analysent encore la bulle immobilière espagnole comme un drame insoluble, alors qu’à Shanghai, les jeunes investissent dans des startups numériques. L’entrepreneur souligne : « Chez nous, on critique sans agir. En Asie, on adapte, on innove. » Un fossé entre réflexion stérile et action concrète.

Même les attentes professionnelles diffèrent. En Europe, la sécurité prime sur l’audace. En Chine, le risque est calculé, intégré dans une culture où l’échec n’est qu’une étape. Adrien constate un fossé générationnel : ses amis rêvent de stabilité, lui cultive l’urgence de créer. Le dynamisme économique asiatique n’est pas inné, il se construit par nécessité.

Une vision économique qui bouscule les certitudes

La croissance chinoise à 5 % en 2024 contraste avec les 3,2 % espagnols. Pour l’entrepreneur, ce n’est pas qu’une question de chiffres. « Ici, l’économie respire la fluidité. Les réglementations s’adaptent vite, même si le travail au noir persiste. » Un pragmatisme qui choque l’Europe, trop attachée à ses normes rigides malgré leur inefficacité.

L’informel n’est pas un défaut mais un moteur. Dans les marchés chinois, 80 % des transactions sont en liquide, tolérées par l’État pour éviter l’effondrement de secteurs fragiles. Adrien remarque : « Chez nous, on préfère paralyser l’activité plutôt que d’assouplir les règles. » Une rigidité coûteuse pour l’innovation et l’emploi.

Cette flexibilité stimule l’agilité entrepreneuriale. Les jeunes lanceurs de startups asiatiques développent des solutions en quelques semaines, soutenus par un écosystème sans bureaucratie étouffante. En Europe, les délais de conformité étouffent les projets naissants. Le succès chinois naît d’un équilibre subtil entre régulation et liberté, un art que l’UE peine à maîtriser.

L’entrepreneur et l’avenir de l’Europe

Adrien craint que l’Europe ne perde son leadership par rigidité. Les mentalités restent ancrées dans des débats dépassés, comme la crise immobilière, sans explorer des modèles alternatifs. « On stagne alors que le monde accélère », regrette-t-il, évoquant les jeunes Espagnols incapables d’acheter un logement malgré des années d’études.

Pourtant, des solutions existent. Adopter une partie de l’agilité asiatique, sans copier bêtement, pourrait relancer la machine. Simplifier les démarches, encourager l’expérimentation, valoriser l’audace : autant de leviers ignorés par peur du changement. L’Europe possède des atouts, mais son immobilisme bloque leur potentiel.

L’entrepreneur appelle à une prise de conscience urgente. « L’Europe a les ressources, mais manque de courage. » Son message est clair : sortir de la bulle, regarder ailleurs, et oser remodeler un système trop confortable pour survivre à la compétition mondiale. L’innovation ne naît pas du repli, mais des échanges.

Oser briser les barrières mentales pour redonner vie à l’audace européenne

Adrien ne rejette pas son pays, mais son immobilisme. Entre Shanghai et Barcelone, il incarne un pont entre deux mondes. Son expérience rappelle que le progrès naît des rencontres, pas des certitudes. L’entrepreneur nous interpelle : et si l’avenir de l’Europe passait par l’humilité d’apprendre ailleurs ? Sans nostalgie, mais avec audace.

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