L’usine automobile de Poissy (Yvelines), dernier site d’assemblage encore actif en Île-de-France, cessera sa production pendant trois semaines au mois d’octobre. Près de 2.000 salariés seront placés en chômage partiel et devront poser des congés, conséquence directe du ralentissement du marché européen.
La décision a été officialisée le lundi 22 septembre par le groupe Stellantis, confirmant ainsi une situation déjà redoutée par les syndicats.
Un arrêt prolongé de 15 jours de production
L’arrêt concernera la période du 13 au 31 octobre, soit 15 jours ouvrés. Trois jours de congés étaient déjà programmés, auxquels s’ajouteront douze jours de chômage partiel.
Selon Stellantis, cette mesure vise à ajuster le rythme de production à une demande affaiblie sur le marché européen et à maîtriser les stocks avant la fin de l’année. Pendant cette pause forcée, des travaux de maintenance seront réalisés et des sessions de formation seront proposées pour maintenir la performance industrielle du site.
Pour Jean-Pierre Mercier, représentant syndical SUD, il s’agit d’une situation totalement inédite pour Poissy : « C’est du jamais-vu».
Une inquiétude croissante pour l’avenir du site
Le ralentissement des ventes du SUV Opel Mokka, produit à Poissy, a également été évoqué lors de la réunion extraordinaire du CSE. Sa production doit s’arrêter en 2028, mais aucun projet de nouveau modèle n’a encore été annoncé. Une incertitude qui alimente les craintes de fermeture progressive du site.
Dans le même temps, Poissy attire l’attention pour un tout autre dossier : la possible implantation du futur stade du Paris Saint-Germain sur le terrain occupé par Stellantis. La maire Sandrine Dos Santos doit rencontrer Valérie Pécresse et la direction du club afin de défendre ce projet. Toutefois, la présidente de région a rappelé qu’un tel aménagement ne pourrait se faire sans un projet industriel solide maintenu en parallèle.
Poissy n’est pas un cas isolé. Stellantis a confirmé que cinq autres usines en Europe seront également mises à l’arrêt temporairement en raison du marché automobile déprimé. Sont concernées : Eisenach (Allemagne), Saragosse et Madrid (Espagne), Tychy (Pologne) et Pomigliano (Italie). La durée des suspensions varie d’une à trois semaines selon les sites.
Ces décisions traduisent une fragilité persistante du secteur automobile européen, contraignant les constructeurs à ajuster brutalement leur production pour éviter une accumulation de stocks.