L’ANSM vient de publier un rapport d’évaluation plutôt rassurant sur l’utilisation en France des implants mammaires en silicone (hors PIP ayant déjà fait l’objet de rapports spécifiques).

L’analyse a porté essentiellement sur les ruptures d’implants déclarés sur la période 2010-2012 et sur les cas de cancers du sein (adénocarcinomes) et de lymphomes mammaires rapportés entre janvier 2010 et octobre 2013.

Peu de ruptures d’implants

Si les ruptures d’implants constituent le principal des incidents signalés, le taux de rupture reste très faible, de 0,01 à 0,30 % en fonction de la durée d’implantation. Pour l’ensemble des fabricants, le délai moyen entre la pose de l’implant et la découverte de la rupture est de 7,6 ans (écart-type +/- 4 ans). Sans surprise, le taux de rupture augmente avec l’ancienneté de l’implantation.

D’autres incidents bénins sont à relever : formation de coque, de plis, de vagues, rotation de la prothèse, inflammation, infection, ou encore perspiration de silicone. L’ANSM tient à souligner que le recensement de 22 cas d’adénocarcinomes ne correspond pas à un surrisque de cancers du sein.

Des cas rares de lymphomes mammaires sous surveillance

L’Agence est un peu plus réservée sur les cas rapportés de lymphomes anaplasiques à grandes cellules (LAGC) de localisation mammaire. Selon les données du réseau français LYMPHOPATH, 9 cas ont été rapportés à la présence d’un implant depuis janvier 2010, dont les 6 déclarations faites à l’ANSM concernant des femmes porteuses d’implants mammaires en gel de silicone hors PIP.

Le LAGC est une pathologie extrêmement rare qui n’a été observée que chez des femmes porteuses d’implants mammaires (gel de silicone ou sérum physiologique). L’évolution est le plus souvent favorable après traitement local.

Information des patientes

Compte tenu des risques réels liés aux implants mammaires, l’ANSM insiste sur l’information due aux patientes. L’Agence insiste en particulier sur une notion à bien faire passer, celle de durée de vie limitée des implants, puisqu’elle implique une ou plusieurs autres interventions après la pose initiale.

Il est nécessaire de faire porter l’ensemble de ces différents éléments à la connaissance des patientes candidates à l’implantation de sorte qu’elles puissent formuler un consentement éclairé. Dans cette optique, l’ANSM met à disposition un document questions/réponses sur son site internet.

Extrait Quotidien du Médecin du 06/05/14.